“Quoicoubeh“, “apanyae“ : c’est quoi ce charabia qui fait fureur chez les jeunes ? On vous explique tout !
C’est peut-être déjà le mot de l’année, pour les jeunes en tout cas. Apparue et répandue sur TikTok, l’expression «Quoicoubeh» représente une source d’hilarité pour eux et un jeu de langage, version 2023 de «Quoi?» «Feur» (coiffeur). Le tour de la question en six points.
C’est quoi, le «Quoicoubeh»?
L’un des nouveaux mots, ou plutôt l’un des sons, les plus entendus dans les cours d’école et les classes fréquentées par les ados et préados. Il permet de tendre un piège verbal à son interlocuteur, un ami ou mieux encore un adulte, et si possible en étant filmé, afin de diffuser la séquence sur les réseaux sociaux.
En pratique, l’initiateur de ce petit jeu s’adresse à sa victime en terminant sa phrase par des propos volontairement incompréhensibles. Par exemple avec le désormais classique: «T’as les cramptés?» L’objectif est de pousser la cible à demander: «Quoi?» C’est là que le piège se referme et que tombe un très sonore «Quoicoubeh!».
Qu’est-ce que cela signifie?
Absolument rien. Ce mot n’a aucun sens, si ce n’est qu’il permet de tendre un piège à son interlocuteur. Il serait issu d’un jeu de mots, le «Quoi?» équivaudrait à «Cou A» et «Coubeh» à «Cou B».
D’où vient cette expression?
Son invention est attribuée à un certain Camsko La Vache, amateur d’onomatopées actif sur le réseau social TikTok. Ses courtes vidéos, dont celle qui a donné au monde le Quoicoubeh, ont été vues près de 25 millions de fois.
@camskolavache Ta vu quand là Daronne elle parle comme sa c’est mieux jcoupe tout..#fyp #pourtoi ♬ son original – 𝑳𝒂𝑽𝒂𝒄𝒉𝒆✪
Faut-il s’inquiéter pour la langue française?
Le Quoicoubeh peut être vu comme un cri de l’âge bête. C’est aussi un moyen de détourner le langage pour saper l’autorité avec une pointe d’ironie, selon la linguiste française Julie Neveux, interrogée par le magazine Le Point le 12 mars. Ce petit jeu plonge l’interlocuteur dans une situation d’attente; il cherche à comprendre. Sauf qu’il n’y a rien à comprendre, à part qu’il est tombé dans un piège.
Faut-il pratiquer le Quoicoubeh?
On a fait le test auprès des préados à notre disposition lors de la rédaction de cet article. Un peu vexés de s’être fait piéger par un adulte, ils ont surtout semblé étonnés qu’un individu de plus de 14 ans connaisse le Quoicoubeh. Et ne se sont pas privés de moquer son timing imparfait («Il faut le dire plus vite!»), avant de remettre en cause l’intérêt d’un article sur le Quoicoubeh dans Le Temps.
Que peut-on dire d’autre?
Des variantes existent. Si un interlocuteur répond: «Hein?», au lieu de «Quoi?», il se verra répondre: «Heinpayaye». Ce qui n’a pas davantage de sens que Quoicoubeh.
Linguistique !?
